Grand Concert 2001 (ancètre du modèle "Cathédrale")
Cèdre, palissandre des Indes
Cette guitare est très peu conventionnelle. On est tout d'abord interpellé par la forme singulière de la bouche (masque à la "Batman"), l'absence de rosace et l'élégance des arrondis de la tête et du chevalet. Ses particularités ne s'arrêtent pas là, car le parti pris par Gérard Audirac en matière de sonorité est celui d'une densité inimitable, au prix d'une certaine "dureté" percussive des aigus et d'une extrême neutralité du son pour se rapprocher le plus possible du son de piano.
Le barrage apparemment léger ouvert et parallèle au grain, comporte 4 éléments ajourés sur 7. Il est allié à une table assez épaisse et mise sous contrainte, ce qui la rend particulièrement dynamique. Le haut de la table est a contrario généreusement barré pour l'empêcher de vibrer et le manche assemblé en queue d'aronde permet d'accroître encore la rigidité du cadre. Les basses sont très présentes voire parfois oppressantes.
Cette guitare pas vraiment chaleureuse, convient surtout aux Ĺ“uvres modernes (à partir de Villa-Lobos) et pousse l'exécutant vers un jeu appuyé de la main droite. Elle se révèle alors très expressive, s'exprimant avec une forte présence et autorité, une grande richesse harmonique et offre une très belle palette de sonorités et de couleurs.
Quant au son, c'est indéniablement de la veine des "cathédrales" avec aigus substantiels et des basses profondes et massives, que l'on connaît pour ces modèles. Qu'on aime ou pas, cela demeure un instrument à forte personnalité comme ses soeurs, pour connaisseur averti, à ne pas mettre dans toutes les mains.