Sergio Abreu était avec son frère Eduardo un guitariste de premier plan dans les années 1970. Il s'est depuis converti dans la lutherie et s'est spécialisé dans la réinterprétation de son instrument de concertiste, une Hauser I de 1938. Nous avons donc là un très bel exemple de ces éternelles variations sur un thème immortel, qui a occupé des luthiers de grand renom tels que Abreu, Romanillos, Elliott, Ambridge et Aram pour ne citer qu'eux. L'instrument présenté est impeccablement construit et reprend en les améliorant beaucoup de détails de l'original.
La rosette magnifique et la table est pourvue de striures façon "griffes d'ours" sur un bois d'épicéa extrêmement dense, teinté d'une belle couleur caramel.
En particulier nous trouvons cette barre supplémentaire à cheval sur les 3 barres de l'éventail côté aigus, introduite par Hauser I et destinée à "calmer le jeu" et à adoucir ces aigus. La sonorité résultante est chatoyante, mélodieuse et le son est lisse et équilibré sur toute la tessiture. Pas de notes creuses, et un timbre splendide. En revanche, la puissance n'est pas ce que l''on recherche en priorité ici, et les effets spectaculaires ne sont pas de mise. Ce type d'instrument est impeccable pour le contrepoint auquel il donne une touche plus chaleureuse que les formidables Hauser qui lui ont servi de modèle.