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Cette passion pour l'instrument est due à son caractère particulièrement attachant ainsi qu'à la nature du lien qui unit le guitariste à son instrument.

En effet, combien est-il vrai que le rapport du guitariste à son instrument est particulier ; c'est un rapport que je me risque à qualifier d'osmotique. En effet, l'instrument est étreint et enlacé par le musicien, qui le tient fortement serré et maintenu calé pendant que ses doigts fabriquent le son sans nul intermédiaire (plectre, archet, clavier,...). Même le lien qualifié de fusionnel par les violonistes vis à vis de leur instrument (le violon comme prolongement du bras) ou par les joueurs d'instruments à vent (prolongement de la bouche) est moins intime ; ainsi le contact avec l'instrument est limité soit au couple menton-épaule, ou au bec et à l'anche, l'instrument restant relative-ment à distance. Aucun autre instrument à l'exception notable de la voix n'atteint de mon point de vue un tel niveau d'intimité avec l'exécutant. Cette constatation, loin d'être banale, me paraît être à l'origine de la relation particulière dont il est question ici.

Ensuite, il y a ce son d'une grande beauté qui surgit du fond de l'instrument. Fort de sa richesse harmonique, de la variété de ses timbres, d'attaques tantôt cinglantes tantôt doucereuses, ce merveilleux son qu'un guitariste compétent obtient de son instrument est attachant jusqu'à l'obsession. Il déclenche en lui un torrent de sensations qu'il est malheureusement trop souvent difficile de communiquer à une audience non avertie, tellement elles sont délicates et subtiles.

Pour toutes ces raisons, on ne s'étonnera pas que le public potentiel reste très limité et que cet instrument soit plus adapté à des représentations dans des espaces plus restreints et intimistes que la traditionnelle salle de concert. Le volume sonore limité de l'instrument joue certes un rôle en cela, mais on aurait tort de le tenir seul responsable de cet état de fait. En effet, la subtilité et le raffinement du matériel sonore en tant que tel, fait que l'essentiel du contenu émotionnel passe inaperçu pour l'oreille insuffisamment éduquée du profane.